Tailler ma route

Depuis 2 mois j’ai augmenté ma pratique de la course à pied. Je l’ai fait évoluer également, sur la base de 3 ouvrages (Born to run / Eat and Run / Barefoot Running Step by Step) : j’ai commencé à  suivre un régime végétarien, à courir nu-pied 1 ou 2 fois par semaine,  à réaliser une sortie hebdomadaire supérieure à 2h30, à courir en sandales, à raccourcir ma foulée, à accélérer ma foulée, à poser mon pied sur sa partie avant, etc…

Et ça se passe bien, j’ai réalisé en 2 mois plus de progrès qu’en 3 années. Pour voir où j’en étais, j’ai tenté cette semaine 100 km (dont 28 sans chaussure) en 6 jours, et le bilan est positif : beaucoup de plaisir, et sans blessure.

Néanmoins, beaucoup de personnes ici en savent plus que moi sur la course à pied et veulent gentiment m’éclairer de leurs conseils avisés. Sur ces 2 derniers mois :

– le professeur de yoga m’a assuré que j’allais me détruire la colonne avec mes sandales huaraches (lui a mal aux genoux après 30 minutes de footing),
– un ami m’a expliqué que mon balancement de bras était fantaisiste et ne ressemblait à rien,
– un professeur d’éducation physique m’a promis que des entrainements de 30 km allaient obligatoirement provoquer des blessures aux jambes et que je devais réduire
– une grand-mère révoltée m’a presque crié dessus en me voyant passer sans chaussure
– un  couchsurfer Texan m’a assuré que j’avais besoin de plus de protéines pour faire autant de sport et m’a gentiment acheté des filets de poulet pour le repas du soir.

Ce sont des petits exemples amusants, tous véridiques, mais fatigants quand ils se répètent. Je doute déjà suffisamment moi-même, je n’ai pas besoin que mon entourage m’assène régulièrement que je fonce droit dans le mur (sans même que je leur demande quoi que ce soit).

C’est vrai ici pour la course à pied, j’imagine que c’est vrai dans tous les domaines, je me rends compte qu’il n’est pas évident de tailler sa propre route s’il elle s’éloigne un peu trop de celle qu’on a tracé pour toi.

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4 commentaires pour Tailler ma route

  1. Tang frère dit :

    C’est vrai que ça doit pas être évident de se positionner face à tous ces ayatollah. Faire confiance à des bouquins? à des gens qui ont un avis sur tout?

    au moins ça laisse pas indifférent. Tu seras ptêtre interviewé à Porto qd on verra ta dégaine? Rien que pour les regards étonnés des types suréquipés avec leurs grolles à gros brouzoufs et les possibles remises en question silencieuses, ça vaudra le coup!

    Il me reste à commencer le Born to run (et commencer à runner aussi), mais ça donne envie en tout cas!

    • yop, mais les bouquins en questions sont écrit par des monstres de la course à pied : Scott Jurek, l’un des plus grands champions de l’ultradistance américaine (267km en 24h), et Ken Bob Saxton, 70 marathons nu pieds à son actif.

      encore hier un mec dans son 4*4 et dans son habit de suffisance m’a arrêté dans mon entrainement pour venir me dire que mes sandales « c’était quand même pas le meilleur pour courir ». Mec, sors de ta grosse jeep, va courir 20 minutes et laisse moi m’entraîner tranquille, non mais j’hallucine.

  2. En plaisantant bien sur, un ami me demandait aujourd’hui quand est-ce que j’allais arrêter mon « alimentation de pd »… toute la finesse portugaise résumée en 3 mots

    des réactions similaires par ici :
    http://veganultrarunner.wordpress.com/2012/11/13/nobody-cared-what-i-ate-before/

    • Tang frère dit :

      wow! ptêtre les ricains sont plus extrêmes dans ce genre de réactions aussi?…
      A propos de vegans que j’ai côtoyés (principalement des ricains ou british d’ailleurs), les réactions étaient plutôt: de la curiosité, mêlée à de l’indifférence (chacun fait ce qu’il veut) et une pointe de « moi jpourrais pas » (moi le 1er, j’aime un peu trop la charcut’ et le steak).
      Enfin je me rends compte petit à petit, ne manger que 2 à 3 fois par semaine de la bidoche ne me dérange pas. C’est même plutôt marrant d’inventer des tas de variations de recettes sur les légumes/féculents.
      Bon aussi c’est qu’à Mayotte c’est pas vraiment appétissant qd t’es face à des pilons de poulets dégueux congelés, importés en masse d’amérique/afrique du sud.

      Et j’imagine bien au cours de repas de famille, que ça exciterait qq sensibilités et réactions (après le mariage pour tous, faut bien trouver un substitut 😉 ).

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