Je vais arrêter ici la rédaction de ce blog.
Je pourrais continuer sur des pages et des pages : la chaise, le matelas, les podologues, la semelle orthopédique, le talon, le soutien plantaire, l’alimentation, la mode, la médecine, la science, la presse, mais j’ai besoin de passer à autre chose.
De la chaussure je retiens ces grandes conclusions :
– elle est mauvaise pour le corps (pied, posture, genoux, hanches, respiration, marche à pied, course à pied, flexibilité)
– elle est mauvaise pour l’esprit (stress, confiance en soi, appréhension du monde réel…)
– elle est mauvaise pour la planète (plastique et textiles synthétiques made in Pakistan)
– elle transforme l’Homme en consommateur, mais également en « gros bourrin » qui n’écoute plus ses sensations mais croit qu’il est capable de tout avec un bon investissement
– son usage ne s’est généralisé que depuis deux ou trois siècles (et encore…), même en Écosse, même en Islande, même en Irlande…
– le groupe, la société, t’obligent à la porter (pieds nus interdits dans certains transports en commun français !)
– il faut plusieurs années pour se défaire de cette mauvaise habitude et retrouver un contact agréable avec la réalité
– les podologues et autres professionnels du pied ne savent rien, n’ont jamais vu un pied normal et sain de toute leur vie (c’est incroyable ça quand même, non ?) et recommandent des semelles orthopédiques à tour de bras pour soigner des problèmes qui n’existeraient pas sans la chaussure. Ces semelles viennent fragiliser encore plus l’organisme
– le business de la santé s’organise autour de ces problèmes créés par la chaussure (stress, mal de dos, …)
– la presse sportive ne parle jamais du pied nu, puisqu’il n’y a rien à vendre
– les « chercheurs » et les soi-disant « études scientifiques » cherchent depuis des années à savoir s’il vaut mieux marcher/courir en chaussure que pieds nus… Comme si on avait besoin d’études pour connaître la réponse. Comme si la question se posait (sérieusement, quoi). Malgré ça, eux n’ont toujours pas trouvé la réponse.
Voilà.
Le constat est assez alarmant, mais il ne s’agit que de la chaussure, donc tout va bien.
Malheureusement non, toutes ces conclusions sont également vraies pour tout le reste : le matelas, la chaise, la table, l’alimentation, la mode, le pétrole, les téléphones intelligents, etc, etc, etc, etc….
Je dors par terre, je mange par terre, je m’assois par terre, je cours à moitié nu. C’est meilleur pour mon corps, pour mon esprit, pour l’environnement, pour le trou de la sécu. En plus de ça, ma vie est bien plus belle qu’avant, je sens le monde, je sens la vie. Mais le groupe ne comprend pas, et continue à me montrer du doigt à chaque sortie.
En un an j’ai construit mes pieds et appris beaucoup de choses sur mon corps, sur la société et sur le groupe. Il me reste maintenant à devenir plus philosophe et accepter ces remarques quasi-quotidiennes avec détachement et amusement, voilà qui ne va pas être facile…
« We dont need no stinkin’ shoes ! »
Alors, je te dis merci, oui merci de m’avoir aidé à ouvrir les yeux sur les bénéfices de la course pieds nus, merci de m’avoir donné un bel exemple de vie, car depuis que je vous ai lu, toi et les autres, je ne penses plus « ça », « ça » c’est mon bien être !
Bonne route, en espérant te croiser un jour….
merci, ça fait plaisir à lire 🙂
je te souhaite la plus belle aventure, à un de ces quatre !
Ok merci bye
je connais ton blog au travers du RIB et tu nous a apporté en peu de temps énormément d’informations et de matières a réflexion , merci pour ça ,et j’espère avoir de tes nouvelles de temps en temps , alors bonne route et bon vent !!
🙂
je viendrai plus souvent sur http://www.le-rib.com
à bientôt !
C’est usant d’être un Don Quichotte, de s’escrimer jour après jour à faire valoir son opinion différente face à un conformisme inerte et non pensant. Parfois aussi on se sent à l’étroit dans ce costume et on le remise au placard pour vivre sa propre vie et laisser les « autres » à la leur, de vie. Quelle qu’elle soit.
J’ai trouvé une foultitude d’idées et de liens ‘achement intéressants ici, même si on n’a jamais atteint San Francisco. Espoir déçu.
Je ne te dis pas hasta luego amigo, mais à bientôt. Ailleurs.
merci lambda !
c’est toi qui m’a mis sur la piste de la sociologie de groupe.
on se tient au jus sur http://www.thebarefootrunners.org/, sur http://runnerlambda.wordpress.com/ et un jour on se fait quelques kilomètres de bonne grosse caillasse ensemble
Avec grand plaisir.
Eh Sylvain !
Merci de m’avoir ouvert à la réflexion sur un thème aussi
important, et tellement tût.
Julia adore marcher pieds-nus, à la maison comme à
l’extérieur. D’ailleurs, quand on va jouer dehors, on hôte nos chaussures tous
les deux, et désormais, c’est elle qui enlève ses chaussures en premier et qui
me demande de quitter les miennes !
Je viens de rencontrer un monsieur de 76 ans qui a vécu
toute sa vie sur une petite Ile de basse Californie. Il a toujours marché pieds
nus sur cette île des plus hostiles: cactus et épineux à foison, pierriers et
déjections volcaniques, salines, etc. Le plus dur selon lui ce sont les pierres
brûlantes: il devait donc sautiller et marcher très vite de pierre en pierre.
Sur la fin du blog. Comment ne pas rester obsédé par
tous ces dysfonctionnements? Ton regard aiguisé ne va pas s’étioler au fil du
temps, au contraire. Sans cesse, tu verras les travers de cette société avec un
œil de plus en plus affuté. Tout ce qui domine aujourd’hui est tellement vérolé
que ça donne la nausée.
Le repli communautaire tel celui des Amish (ils marchent
pieds nus) est peut-être un piste. Sinon, il faudra
composer avec la société dans laquelle on vit, apporter localement des
alternatives à la marge, en attendant que l’effondrement de la société moderne
ne laisse une place à ces idées (ici,
ici,
là,
là,
là).
Pour devenir des citoyens responsables, l’urgence selon moi
c’est de réapprendre et d’enrichir des savoir-faire agricoles et artisanaux qui
ont déjà presque tous été perdus, en France en tout cas.
Maraichage
urbain, agriculture, élevage, sélection variétale, traction animale: combien
des 1% de la population française qui sont agriculteurs connaissent-ils encore
ces savoirs-faires sans l’utilisation de pétrole (tracteur, fertilisants,
pesticides, système d’arrosage)?
Culture de lin, chanvre, connaissance des teintures, tissage
pour la fabrication des tissus. Qui connait encore ces techniques et procédés?
Qui sait encore reconnaitre et préparer les plantes médicinales ?
Qui sait encore chercher des sources, faire des puits. Qui
sait encore faire de la ferronnerie, de la charpente, de la menuiserie?
Je crois que la généralisation des études supérieures, à
savoir la séparation d’une classe laborieuse travaillant avec son cerveau d’une
classe laborieuse travaillant avec ses mains, a été la pire des choses. Il
serait bien que tout un chacun puisse se dire capable d’exercer au moins une de
ces activités agricoles/artisanales, pour arriver à créer des boucles de
rétroaction positives.
Bye !
Ah ton anecdote avec Julia est tellement belle.
Merci pour tous ces liens, ça va me changer un peu de la chaussure !
oui c’est bien ton message en guise de conclusion. c’est une très bonne ouverture
Merci mais je ne prétendais pas à ça!
J’ai vraiment de nombreux exemples qui me venaient en tête à la lecture des tes messages.
Je crois que je t’avais déjà parlé de la question de la chaise lors de ma thèse. J’ai du assez rapidement arriver au modèle en bois sans fioriture, car c’était le seul reposoir sur lequel je m’asseyais bien droit. La solution apparemment la plus inconfortable, en tout cas à priori la plus repoussante pour y poser les fesses une journée entière, était en fait la meilleure option !
Le matelas: l’expérience de mes multiples déménagements ces dernières années nous a montré à moi et eNereyda que dormir directement sur le sol était la solution la moins traumatisante. Pour le prochain déménagement du mois de septembre, nous pensons essayer de trouver une solution de lit sans matelas, ou le plus fin possible. (je pars travailler sur la Millpa dans le Chiapas)
Merci au commentateur du blog qui a suggéré le bicarbonate come désodorant. Je ne supporte pas les anti-transpirants aux sels d’aluminium, j’ai l’impression que mon aisselle va exploser. Un désodorant c’est une adaptation à un ensemble de facteurs peu naturels (vêtements et vie enfermée dans des bureaux) qui produisent des odeurs peu agréables, ou en tout cas trop concentrées pour garder leur attractivité originelle.
Bises !
Fabien
ah bah va raconter ça (we don’t need no stinkin shoes) à celles (ou ceux) pour qui les grolles sont un épicentre de la mode 😉
bonne fin de blog, en attendant de te lire ailleurs avec plaisir!
« Fashion is a form of ugliness so intolerable that we have to alter it every six months » disait Oscar Wilde. pour la chaussure, ça fait malheureusement un peu plus de six mois qu’on doit la supporter…
Le problème de la mode est un faux problème. Ne s’y adonnent que ceux qui le veulent bien. En ce moment ce sont les soldes en France et je me demande de quoi les gens ont tellement besoin qu’ils n’ont pas déjà pour qu’ils se ruent aussi massivement dans ces miroirs aux allouettes que sont les magasins qui même à 70 % de rabais pratiquent encore des prix hors de prix. Mais rien n’oblige à suivre le troupeau et à consommer tous les 6 mois.
Non, pour moi le problème c’est le dress code du travailleur. Là c’est beaucoup plus coton. Pas le choix. Dans la vente et la restauration c’est officieusement contractuel. C’est pour le contact avec le client, cet animal frileux qui s’effarouche d’un rien. Depuis le temps où j’étais salarié, les choses ont quand même évolué. Il n’est pas rare de voir des gens tatoués derrière un comptoir ou une caisse de supermarché. Et puis avec la généralisation du mauhawk, je croise même des vendeurs qui arborent cette coupe de cheveux que pour ma part je trouve laide. Par contre les cheveux longs et la barbe c’est toujours non.
Pour les pompes, ça n’a pas évolué dans le bon sens. De plus en plus longues, de plus en plus étroites pour les hommes, vraiment pas faîtes pour marcher et de plus en plus un instrument qui sert à montret la taille de l’ambition du porteur ou la taille inversement proportionnel de ce qu’il veut compenser. Je ne sais pas comment sont faits les pieds des gens aujourd’hui, je ne parviens à entrer dans aucun modèle actuel. La largeur n’est pas suffisante.
Pour les filles ce n’est guère mieux. Jamais je n’ai vu autant de femmes – très jeunes parfois – arborer un tel équipement réservés il y a 10 ans aux Dragqueens ou aux maîtresses SM. Et peu savent marcher avec. Si ce n’était pas comique ce serait pathétique.
Bref, je crois que je n’ai jamais vu de pieds autant martyrisés surtout chez les gens qui travaillent car eux n’ont pas le choix.
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